Le blog de l'EIB à distance
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Repli sur soi, pleurs, crises d’angoisse ou maux de ventre : les symptômes sont très variés pour exprimer le mal-être profond touchant certains enfants à l’école. Les causes peuvent être diverses elles aussi mais elles entraînent de graves conséquences : décrochage scolaire, perte d’estime de soi, voire tendances dépressives de long terme.
Repérer les signes de souffrance à l’école
Les études sur le sujet sont peu nombreuses mais l’école est un lieu de violence et de souffrance
pour une importante minorité d’enfants. Selon une étude menée par l’UNICEF en 2011[1], environ 11% des élèves interrogés disaient y être plutôt mal à l’aise (8,4%) ou « pas bien du tout » (2,7% des élèves).
Les signaux qui doivent alerter :
- Rejet brutal et durable de l’école,
- Perte de l’appétit ou du sommeil,
- Maux de ventre, maux de tête tout autre symptôme physique répété au moment de partir pour l’école, disparaissant le week-end et durant les vacances,
- Absentéisme et retards multiples, séjours fréquents à l’infirmerie,
- Pleurs ou crises d’angoisse.
Lorsque ces signes durent au-delà de deux ou trois semaines, il est important de prendre du temps avec l’enfant pour tenter de comprendre ce qui se joue.
Ecouter et comprendre le mal-être de l’enfant
Il est souvent difficile pour l’enfant d’exprimer son mal-être, il répond dans un premier temps que tout va bien, pour ne pas inquiéter ses parents et pour éviter toute intervention des adultes. Afin de restaurer le dialogue, les parents peuvent partager leurs propres souvenirs et expériences, heureuses ou malheureuses, de l’école. Plutôt que poser des questions trop directes, mieux vaut se montrer à l’écoute, prêt à entendre ce que l’enfant souhaite dire, sans l’accuser.
Il est utile de convoquer des témoignages extérieurs pour ouvrir la discussion et tenter d’identifier les causes : s’agit-il d’une situation de harcèlement ? Un manque de motivation ? Une pression scolaire insupportable ? Un conflit avec un autre élève ou un enseignant ? Des difficultés d’apprentissage ?
Parfois il suffit de donner quelques clés relationnelles à l’enfant et de montrer qu’on le soutient pour que tout rentre dans l’ordre. En revanche, toute situation invisibilisée et non traitée risque de perdurer et de s’aggraver au fil du temps, d’où l’importance de bien communiquer avec l’enfant.
En cas de suspicion de phobie scolaire, il ne faut pas hésiter à consulter rapidement un psychologue, mais aussi à s’adresser aux enseignants, afin d’échanger avec eux pour une prise en charge bienveillante, lorsque c’est possible.
Que faire si la scolarité présentielle devient impossible ?
Malheureusement dans certains cas, les difficultés s’accroissent et l’élève se retrouve dans l’incapacité de se rendre à l’école, soit parce qu’il a développé une phobie scolaire, soit parce qu’il se trouve en danger physique ou psychologique imminent.
L’enseignement à distance permet de répondre à cette situation d’urgence. La continuité de la scolarité est assurée tout en laissant souffler l’enfant et en lui donnant le temps de consulter les professionnels de santé permettant d’identifier la source du mal-être. Au-delà du harcèlement, l’élève peut se sentir à l’écart et totalement décalé en milieu scolaire car il est HPI, TDA/H ou DYS par exemple.
Pour quelques mois ou quelques années, l’enseignement à domicile met l’élève en condition de reprendre confiance en ses capacités. Il progresse dans le calme, à son rythme selon son niveau dans chaque discipline. L’association Phobie scolaire recommande d’«offrir à l’enfant les moyens, le temps et la souplesse nécessaires à sa reconstruction et à son apaisement ».
Au sein des écoles CEDRE, nous constatons chaque jour que des élèves ayant connu la souffrance scolaire portent en eux toutes les capacités pour réussir et progresser jusqu’au baccalauréat et à l’enseignement supérieur.